Dita von Teese :
« Ce qui me manque le plus dans la vie ?
Voyager ! »
Rêver / Fantasmer
Icône du glamour inspirée par Betty Page, reine du burlesque et de l’effeuillage dans les règles de l’art, créatrice d’une ligne de lingerie à son nom et mannequin, Dita von Teese fait fantasmer le monde. Voyageuse précautionneuse, aventurière à ses heures, Dita confesse son amour pour Paris et sa passion pour Los Angeles, où elle réside aujourd’hui, et rêve de traverser à nouveau les océans.
High-Life : Quels souvenirs gardez-vous de votre arrivée à Los Angeles ?
Dita von Teese : Dans mes souvenirs, ce sont les palmiers, Rodeo Drive, les étoiles sur le Walk of Fame, le panneau d’Hollywood…, tous les symboles touristiques de la ville. Mais il faut creuser pour bien comprendre Los Angeles. J’aime profondément « le vieil Hollywood », l’histoire et la façon dont cette ville s’est construite. La Californie a traversé de rudes épreuves ces derniers temps mais personne ne peut nier ses merveilles. En quelques heures, vous pouvez être dans les montagnes enneigées, sur les plages ensoleillées, ou dans un désert entouré d’arbres préhistoriques comme à Joshua Tree.
HL : Qu’est-ce qui vous a fait tomber amoureuse de L.A ?
Dita von Teese : Même si mon lycée se trouvait à Orange County (environ 45 kilomètres au sud de Los Angeles), je sortais tous les week-ends dans les clubs les plus en vogue du début des années 90 : le Brown Derby, le Palladium… où nous arrivions en voiture des années 40, habillés tout vintage. Nous allions dîner chez Musso & Franks, chez Canter’s ou The Tam O’Shanter avant ou après aller danser. J’ai adoré cette époque de ma vie ! Los Angeles est aussi le berceau du cinéma glamour et m’a forcément beaucoup influencé, comme l’architecture des années 20 et 30 souvent fantaisiste à l’image des châteaux français, du style Tudor, des maisons de style méditerranéen… et de toutes ces maisons sorties de contes de fée qui ont traversé le temps. Croyez-moi, il y a mille et une raisons d’aimer Los Angeles.
HL : Vous possédez aussi une cabane dans la forêt, à quoi ressemble-t-elle ?
Dita von Teese : Oui, j’ai une petite cabane qui date de 1924 et qui se trouve dans les montagnes à une heure et demie de Los Angeles. Je l’ai décoré d’antiquités, d’objets trouvés dans les marchés aux puces. Je la prête aux amis qui ont parfois besoin d’un break et j’ai déjà pensé la louer aux fans d’adresses vintage. Mais ce n’est pas conseillé à tout le monde ! Il faut aimer les courants d’air, l’odeur du bois fumé. C’est une vraie capsule temporelle !
HL : La crise que nous traversons a-t-elle été source de créativité, de défis personnels ?
Dita von Teese : 2020 m’a coupé l’herbe sous les pieds. Je crois ne pas avoir été scotché ici depuis mes années lycée. Je ne peux pas vraiment parler de créativité. C’est un gros challenge pour nous, artistes, de ne pas pouvoir évoluer comme nous le souhaitons. Je savoure la chance de pouvoir travailler sur ma collection de lingerie et bougies mais j’ai dû annuler spectacles et tournées après avoir investi beaucoup de temps et d’argent. Si tout devrait recommencer en 2022, nous allons devoir tout repenser… Le bon côté, c’est que j’ai eu la chance de passer plus de temps à la maison, et aussi de voir ce que ça fait d’être « à la retraite »…, je déteste ça mais c’est surmontable ! Au final, ce qui me manque le plus dans la vie, c’est voyager… pas forcément pour voir du paysage, mais pour la tasse de thé dans un bar, les bons dîners au restaurant…
HL : Votre façon de voyager va-t-elle changer ?
Dita von Teese : Je peux vous dire un secret ? Je voyageais déjà avec un masque, désinfectais précautionneusement mon siège d’avion avant que la pandémie n’arrive et j’ai toujours lavé mes mains en permanence. Quand vous voyagez beaucoup, que vous serrez des mains, rencontrez des tas de personnes, vous vous devez de ne pas tomber malade et assurer le prochain spectacle. Je porte donc toujours des gants, je suis armée de lingettes désinfectantes. Nous devrons tous être extra vigilants dans le futur.
HL : Plutôt avion ou train ?
Dita von Teese : J’adorerais avoir un train supra glamour aux Etats-Unis ! Voyager en train est ce que je préfère, mais seule l’Europe offre ce genre d’expériences. Je rêve de retourner à bord de l’Orient-Express ou de naviguer sur un vieux voilier.
HL : Vous avez donc déjà pris l’Orient-Express ?
Dita von Teese : Oui, de Paris à Venise il y a quelques années de cela. Ce fut, je crois, l’un des voyages les plus glamour jamais réalisé dans ma vie. La seule idée de m’habiller pour l’occasion était formidable. J’espère recommencer un jour.
HL : Le meilleur compagnon de voyage ?
Dita von Teese : Avec l’expérience, j’ai appris que tous les bons amis ne sont pas les meilleurs compagnons de voyage. Mais j’adore voyager avec mon amie designer Fiona Leahy comme avec Christian Louboutin. Le genre de voyageur qui ne craint rien, qui connaît toutes les bonnes adresses, qui vous emmène dans des lieux exquis et surprenants où vous finissez par vous dire que votre mère n’aurait sans doute jamais approuvé cela ! Je me souviens d’un voyage au Caire à ses côtés à bord du taxi le plus fou de la ville, conduisant une voiture où les roues pouvaient céder à tout moment. Il faut être préparé avant de partir en voyage avec Christian. Un homme hilarant, et le plus grand aventurier que je connaisse !
HL : Votre solution anti jet-lag ?
Dita von Teese : Je suis un mauvais exemple. Mon horloge biologique est très puissante, et c’est compliqué de me réguler avec un produit pharmaceutique. De retour d’un voyage, une dose adaptée de cannabis, légal aux Etats-Unis, me convient parfaitement. A l’étranger, un peu de mélatonine et de méditation peuvent faire l’affaire. Si rien ne marche, je réponds à mes mails et essaie de survivre à quelques jours de sommeil instable.
HL : Si vous pouviez voyager dans le temps, quelle époque choisiriez-vous ?
Dita von Teese : J’adorerais pouvoir utiliser une machine à remonter le temps et passer un peu de temps dans chacune de mes époques préférées, changer de tenue à chaque fois, et voyager d’un pays à l’autre : le Hollywood des années 30, Paris en 1890, New-York dans les années 40…
HL : Comment expliquez-vous votre histoire très personnelle avec Paris ?
Dita von Teese : Petite, j’ai toujours fantasmé sur Paris, d’abord à travers des films, Gigi ou Un américain à Paris. Au début des années 2000, mes spectacles burlesques m’y ont amené, et notamment au Crazy Horse. Ma participation comme « première guest star » dans l’histoire de la revue a littéralement changé ma vision de Paris. Je m’y suis installée, aux bras d’un amoureux français et me suis retrouvée entourée de nombreux artistes. C’était incroyable pour une fille d’une petite ville du Midwest (ndlr, elle est née à Rochester dans le Michigan) d’être la coqueluche de Paris pendant un moment. Je suis toujours très reconnaissante de l’accueil des français, à un moment où le strip-tease était, et reste, aux Etats-Unis, considéré comme trop osé dans les médias.
HL : Votre voyage le plus long ?
Dita von Teese : J’ai déjà voyagé de Los Angeles jusqu’aux Maldives en ne restant qu’une seule nuit sur place…. pour revenir en urgence accompagner mon teckel de 17 ans dans ses dernières heures… Je ne me rappelle plus le nombre d’heures passées en vol en si peu de temps mais c’était intense…
HL : Prenez-vous des photos en voyageant ? Quel genre ?
Dita von Teese : Oui, pour les souvenirs… mais je crois que personne n’a envie de voir ce genre de photos. Je les garde pour moi. Je poste aussi des photos sur mes réseaux sociaux et j’utilise mon Compte Instagram « Close Friends List » comme un club avec photos et vidéos plus personnelles.
High-Life : Votre dernier voyage, vous l’imaginez comment ?
Dita von Teese : Très fantaisiste, et en première classe. Une dernière nuit dans un hôtel historique, avec une cuisine délicieuse à savourer de bons petits plats et du bon vin !
High-Life : An 2089 : comment le monde voyagera selon vous ?
Dita von Teese : Dans l’espace, j’en suis persuadée ! Et chacun équipé de son propre approvisionnement en air pour faire face aux nouveaux virus mortels, sans parler de la pollution qui restera présente. Mais je suis sûre que les humains s’adapteront bien.
High-Life : Votre prochain voyage ?
Dita von Teese : Je dois participer à quelques soirées privées cette année dont une à Gstaad. Un de mes meilleurs souvenirs de voyage, c’était justement dans les Alpes Suisses dans un restaurant traditionnel de fondue des Alpes Suisses, et sous la neige.
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