Istanbul et les stambouliotes par Pierre Belhassen
Voyager / S’imprégner
Une histoire de photographe à la recherche d’instants de grâce.
Le photographe Pierre Belhassen aime Istanbul d’amour. Un argentique entre les mains, sa série prise sur le vif, se laisse conduire par l’émotion.
Photographe : Pierre Belhassen
Refaire vivre le souvenir
Son œil s’est fait sur l’asphalte de New-York. Une photographie en couleur et prise sur le vif, à la recherche d’instants de grâce qu’il transpose à Marseille où il vit, parfait théâtre où surgit l’inattendu à chaque coin de rue. Puis à Istanbul. C’est son père, originaire de Tunis, et amoureux de la capitale turque qui l’y initie au début des années 80. Les odeurs de la ville marquent son esprit, les souvenirs d’enfant sont fugaces, Pierre Belhassen fera d’Istanbul le projet d’une vie. Chacun de ses passages est rythmé par le même rituel. Aéroport, hôtel et 10 à 15 jours sur place, sans se presser. Ses images prennent leur temps. Son projet amènera un livre.
Dans le bouillonnement, l’instant
Absorbé par la lumière, l’ambiance et les gestes des stambouliotes, Pierre Belhassen laisse le réél se dérouler sous ses yeux. Dans le bouillonnement général, l’homme se fond dans la foule, un Leica argentique entre les mains, consulte les cartes, attend, cherche consciemment le potentiel d’une scène, se laisse conduire par l’émotion. De ses pérégrinations entre la Place Taksim et le quartier d’Ortakoy, lieux des antiquaires parmi les plus vivants d’Istanbul, il se lie d’amitié avec les habitants, suit son ami de l’agence Magnum dans les recoins où les touristes ont disparu, se perd aussi. Dans chacun de ses clichés, la trace de l’homme. Un besoin naturel de photographier l’autre, sous toutes ses facettes. Et une place toujours large accordée à la couleur, fil de sa narration.
Pierre Belhassen a notamment exposé son travail au Festival Voies Off Arles et à FotoIstanbul. Il collabore régulièrement pour la presse magazine.