Romain Brau : « Mes meilleurs compagnons de voyage ? mon chien, Marlène Dietrich, Björk et Merlin l’Enchanteur »
Sourire / Partir
Comédien truculent et facétieux, fondateur de la troupe Madame Arthur et révélé à l’écran dans le film Les crevettes pailletées, Romain Brau réinterprète sur l’Orient Express un remix joyeux et langoureux de la chanson française culte, Voyage, Voyage. Une vidéo à retrouver ici et sur @orientexpress
High Life : Que faisiez-vous en 1987, lorsque résonnait partout en France le titre Voyage, Voyage ?
Romain Brau : Je n’étais pas né ! Mais cette chanson a traversé les époques. Une ode au voyage, un message de paix et d’amour fraternel, un encouragement à vivre et à être libre. Une chanson que tout le monde connaît par cœur et que j’ai adaptée, par instants, pour coller au langage de notre époque.
HL : Et dont le clip s’est tourné à bord de l’Orient Express…
R.B : La réalisatrice Rosalie Charrier a su raconter une histoire fraîche et heureuse. Un clip élégant qui s’adresse à une jeunesse libre, qui aime le voyage et les beaux horizons. L’Orient Express était le cadre parfait.
HL : Quel est votre dernier voyage ?
R.B. : Je reviens d’Ibiza. Une île sur laquelle je vais depuis l’âge de 6 ans. Une île aux paysages incroyables, où se mélangent millionnaires et hippies dans un esprit solidaire, où il est possible de faire la fête et se mettre au vert. C’est ma version de la Dolce Vita à l’espagnole.
HL : Avion, train, les deux ?
R.B : Si je peux éviter de prendre l’avion, je le fais. Tous mes voyages en France se font en train. Et je suis fasciné par le train depuis tout petit. J’aime l’espace et la liberté de mouvement qu’il propose, le changement de décor, de paysage et d’ambiance.
HL : Une nuit dans un train ?
R.B : Oui, et plusieurs fois. De Paris à Venise en format couchette. En Inde, où j’ai traversé le pays pendant le festival Holi, la fête des couleurs. Et plus récemment en Ukraine, avant la déclaration de guerre, à l’occasion du tournage de La Revanche des Crevettes pailletées où nous avons rejoint, de nuit, Kiev à Lviv.
HL : Quel souvenir gardez-vous de votre voyage en Ukraine ?
RB : Une beauté, une simplicité de vivre, un goût pour la sophistication, la technologie, le goût des fêtes, de la diversité. J’aurais rêvé vivre à Kiev. Un peuple courageux et que j’admire.
HL : Une musique en voyage ?
RB : Voyage, Voyage ! Pour le reste, j’aime le silence, le rythme du train qui me berce. Casque sur les oreilles, je peux profiter de la parenthèse pour me connecter à un podcast, et me perfectionner à l’apprentissage d’une langue.
HL : Un son du voyage que vous aimez ?
RB : Celui de la corne de brume qui annonce l’arrivée et le départ des grands paquebots. Cela me rappelle Anvers où j’ai étudié (ndlr, il a été diplômé de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers) et me donne aussitôt envie de m’échapper.
HL : Qu’emmènes-tu absolument en voyage avec toi ?
RB : Mon meilleur compagnon de voyage : mon chien ! C’est mon chéri d’amour. Celui que je veux à mes côtés en permanence. Et je n’oublie jamais calepins, beaux stylos, mines, crayons, encres pour griffonner et calligraphier.
HL : Si vous aviez à composer le wagon de l’impossible, quels personnages – morts ou vivants – inviteriez-vous à bord ?
RB : J’inviterai des personnalités qui aiment les voyages en train. Dans cette petite sauterie, se trouverait Marlène Dietrich. Je l’imagine divine, préparant la dinette en cabine.
HL : De quoi parleriez-vous ?
RB : De cinéma, mais surtout de nos vies dans le monde du cinéma. Comment prendre soin de nos cœurs et de ceux des autres. Nous rirons jusqu’en avoir mal au ventre. Et elle m’offrirait une de ses plus belles broches qu’elle ôterait de son manteau, en signe de souvenir de notre merveilleux voyage.
HL : Pas d’autres invités ?
RB : Mata Hari serait de la partie. Björk aussi, pour danser. Valérie Lemercier pour écrire un spectacle tout en regardant le paysage défiler. La reine Victoria, toujours fascinante. Et Merlin l’Enchanteur pour nous faire quitter les rails d’un coup de baguette magique et nous emmener voir les étoiles de plus prêt.
HL : Le pays imaginaire où vous rêveriez de voyager ?
RB : Je n’ai pas envie de voyager dans un autre monde. Je veux connaître les plus beaux villages et les habitants, les géographies qui ouvrent aux rencontres et à l’émerveillement. Je veux découvrir tout ce qui se trouve entre Paris et la Sicile.
HL : Le dernier voyage ?
RB : J’ai toujours dit que je mourrai à Venise. En espérant que quelques dîners et fêtes sublimes m’y attendent. Un dernier voyage en Orient Express, bien sûr.